Peur de la mort ou peur de mourir ?

Si certains parviennent à vivre avec cette perspective inéluctable qu'est la mort, d'autres souffrent d'une peur de mourir pathologique qui paradoxalement les empêche de vivre. Comment l'expliquer et comment gérer cette angoisse?
"Il n'y a pas un jour où je ne pense à la façon dont je vais disparaître. Je ne compte pas les crises de panique que je multiplie par période, ou les soirées passées prostré, convaincu que je vais bientôt y passer.
C'est épuisant, anxiogène et cela me fait perdre un temps considérable, du temps que je pourrais dépenser à profiter de la vie. Mais c'est plus fort que moi, la mort ou plutôt la pensée de ma mort m'accompagne au quotidien" me confiait une cliente.
Indissociable de la vie, la mort est l'inévitable destin de l'être humain. Et si en général, nous l'acceptons, certains ne parviennent pas à intégrer cette fatalité et ressentent une angoisse de mort pouvant aller jusqu'à l'obsession ?
Penser à sa propre mort ne va de soi pour personne
Même pour ceux qui s’accommodent à l'idée de mourir un jour, il est difficile de penser à sa propre mort, et je leur conseil de lire Épicure. Ce que j'apprécie dans son discours, c'est qu'il permet de supprimer toutes les superstitions qui se rapportent aux religions : la mort est une extinction complète, elle n'est rien pour nous.
Son raisonnement principal est le suivant : « Le plus effrayant des maux, la mort ne nous est rien quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas ! »
Mais pour ceux et celles qui vivent une angoisse pathologique, cela peut devenir paralysant ! Lorsque cette peur hante ses pensées au point de la bloquer, de l'empêcher de travailler normalement, de vivre des relations difficiles avec ceux qu'ils aiment, parce qu'ils transmettent leur angoisse à leur environnement proche.
Dans ces cas là, en fait, la peur de mourir doit être associée à la « peur de vivre » !
D'une manière générale, chercher la cause et tenter de comprendre ce qui provoque cette anxiété peut certes aider et rassurer mais ne fait pas pour autant disparaître le symptôme, et en tant que thérapeute, je propose plutôt de se poser les questions suivantes:
Qui suis-je ?
Comment est-ce que je fonctionne ?
Quel est le sens de ma vie ?
Quelle est ma place dans ce monde ?
Quelles les valeurs que je porte ?
Qu'est ce qui est important pour moi ?
L'objectif de cette réflexion, d'un point de vue existentiel, c'est d'accepter l'idée que notre immortalité réside dans le lien que l'on crée avec nos proches et notre entourage.
Ce travail peut aider à accepter la perspective de notre propre mort.